Boulouparis, Capitale du photovoltaïque

19 mai 2017

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La plus grande centrale solaire de Nouvelle-Calédonie a produit ses premiers kilowattheures le 16 mai. ©DRONE NC

La plus grande centrale solaire de Nouvelle-Calédonie a produit ses premiers kilowattheures le 16 mai. ©DRONE NC

Hélio Boulouparis, la plus grande centrale photovoltaïque au sol de Calédonie, a été inaugurée mercredi 17 mai. Cette ferme solaire qui s’étend sur 17 hectares représente un grand pas en avant vers les objectifs du Schéma pour la transition énergétique de la Nouvelle-Calédonie (STENC) adopté par les élus du Congrès voilà un an.

Avec ses rangées de panneaux solaires à perte de vue capables de répondre à la consommation domestique de 10 000 foyers, cette centrale photovoltaïque est « une réalisation extraordinaire », comme le souligne Jérôme Billerey, directeur général du groupe Quadran, dont la filiale Quadran Pacific a conçu et exploite le site. « Elle est extraordinaire de par sa taille, car il s’agit de la plus grande installation de ce type dans le Pacifique insulaire, mais aussi de par son niveau de production et de compétitivité. »

Aménagée en lieu et place d’anciens parcs d’élevage de cerfs, cette centrale solaire va en effet, à elle seule, produire presque trois fois la production photovoltaïque injectée sur le réseau public en 2015. Quant à sa compétitivité, elle la doit à son prix de vente de 16,50 francs du kWh, qui permet au système électrique calédonien d’acheter l’énergie d’Hélio Boulouparis moins chère que le coût moyen de production en Nouvelle-Calédonie.

Écologique et compétitive

Initié en février 2012, puis autorisé par le gouvernement en novembre 2015, ce projet est le fruit d’une étroite collaboration entre la mairie de Boulouparis, la province Sud, le gouvernement et le producteur d’électricité Quadran Pacific.

« Cet ouvrage illustre le chemin sur lequel la Nouvelle-Calédonie s’est engagée à travers son schéma de transition énergétique », a souligné le président du conseil d’administration d’Enercal et député, Philippe Gomès, lors de l’inauguration du site. Appuyé par une programmation pluriannuelle des investissements (PPI) qui liste les moyens de production électrique à mettre en œuvre – et dans laquelle s’inscrit Hélio Boulouparis –, le STENC prévoit notamment d’atteindre, d’ici à 2030, une production d’électricité d’origine renouvelable équivalente aux besoins de la distribution publique.

Distribution publique et plus si affinités

Avec Hélio Boulouparis, Quadran Pacific contribue à augmenter la part du solaire dans le mix énergétique calédonien. Mais sa participation à l’accroissement des moyens de production d’électricité à partir d’une énergie renouvelable non polluante grandira encore dans un futur proche grâce à d’autres réalisations majeures : la centrale solaire au sol Hélio Témala (production équivalente aux besoins de 1 500 foyers) qui sera inaugurée le 24 mai, Éole Yaté (10 600 foyers) dont les travaux démarreront cette année pour une mise en service prévue en 2018, et la construction d’une deuxième tranche à Boulouparis avec, cette fois, un dispositif de stockage de l’électricité. À terme, l’entreprise sera à la tête de sept centrales éoliennes et solaires en Nouvelle-Calédonie. Son prochain défi ? « Changer la dichotomie entre usage domestique et usage industriel de l’électricité, lâche Jérôme Billerey. Pour que les métallurgistes puissent eux aussi consommer une électricité d’origine renouvelable.»

Hélio Boulouparis en chiffres
 
11 232 kWc : la puissance installée
16 GWh : la production annuelle attendue
43 200 : le nombre de panneaux photovoltaïques
70 710 m2 : la surface photovoltaïque
167 000 tonnes : les rejets de CO2 évités chaque année
2,5 milliards de francs : le budget global
25 à 30 ans : la durée de vie des panneaux

 

Pourquoi Boulouparis ?
 
« Plusieurs facteurs ont motivé ce choix, explique Cédric André, directeur de Quadran Pacific. Tout d’abord, la proximité d’un nœud du réseau Enercal, ce qui limite les pertes pendant le transport de l’électricité depuis son lieu de production jusqu’au poste source. L’ensoleillement de la commune est aussi un élément important, tout comme la motivation des institutions à soutenir ce projet bien sûr, et la nature du terrain, plat, qui ne nécessitait pas de travaux de terrassement. Cette configuration a permis l’installation des structures porteuses sur des pieux battus, respectueux de l’environnement et facilement démontables. »
Le chantier de construction qui a duré six mois, a mobilisé jusqu’à 60 personnes et plusieurs entreprises locales spécialisées, générant des retombées socio-économiques et fiscales directes pour la Nouvelle-Calédonie.