Main dans la main avec l’Europe

27 février 2018

Information

Le 16e Forum annuel UE-PTOM a eu lieu vendredi 23 février, à Bruxelles. © Union européenne.

Le 16e Forum annuel UE-PTOM a eu lieu vendredi 23 février, à Bruxelles. © Union européenne.

Le président du gouvernement, Philippe Germain, s’est rendu à Bruxelles du 20 au 23 février. Un déplacement sous le signe de l’Europe avec, en point d’orgue, le 16e Forum annuel Union européenne - Pays et territoires d’outre-mer (UE-PTOM). Objectif pour la Nouvelle-Calédonie : faire-valoir sa vision stratégique dans la perspective des partenariats à venir.

« Nous attendions avec impatience ce Forum. Enfin, nous y sommes », a déclaré la ministre des Outre-mer, Annick Girardin, en ouverture des travaux du 16e Forum annuel UE-PTOM. Instance de dialogue politique au plus haut niveau entre les autorités des PTOM, les représentants des États membres dont ils relèvent, et les institutions européennes, ce Forum a pour objet de dresser un bilan annuel de la coopération entre les partenaires et de dessiner les projets d’avenir.
Pour les PTOM, cette 16e édition a été l’occasion d’évoquer leur place dans l’après-Cotonou* - le futur accord devra encourager leur intégration régionale - et de saisir la Commission européenne afin que le cadre financier pluriannuel post-2020 considère davantage les spécificités des PTOM.

Les enjeux de "l’après-Cotonou"

Dans ce contexte, le positionnement des PTOM en vue du futur partenariat a animé les débats de ce 16e Forum, « dernière occasion pour nous d’exprimer nos attentes, avant que la commission arrête, en mai prochain, le mandat de négociation post-Cotonou, a souligné le président Germain lors de son allocution. (…) Les discussions qui s’ouvrent sont une opportunité d’enrichir notre relation pour bâtir un véritable partenariat entre l’Union européenne et les PTOM qui lui sont associés. »
Sur ce sujet, la ministre des Outre-mer a réaffirmé l’intention de l’État de donner aux  PTOM « toute leur place dans le futur partenariat UE-ACP post-2020. Ils peuvent être des bases avancées de l’UE en matière de coopération régionale. (…) C’est dans cette optique de synergie des compétences que s’inscrit la France pour le post-2020. »

La Nouvelle-Calédonie se positionne

Dans la perspective de ce futur accord, la Nouvelle-Calédonie a fait valoir deux axes stratégiques. « Le premier, bâtir dans chaque océan de véritables politiques régionales, a exposé Philippe Germain.  Nous préconisons à cet effet que les PTOM soient associés de manière pleine et entière à la définition des politiques régionales de l’Union européenne, qu’ils participent à leur mise en œuvre opérationnelle et qu’ils assurent dans leurs océans respectifs, une meilleure représentation de l’Union. »
Le deuxième levier concerne, quant à lui, l’appui financier aux PTOM. Sur ce point, le président de la Nouvelle-Calédonie a émis le vœu d’un soutien « adapté aux enjeux et spécificités des PTOM » et d’un « accès facilité aux programmes de l’UE ».
La stratégie de la Nouvelle-Calédonie, avec cette vision régionale, a été retenue comme position commune par les PTOM lors de ce 16e dialogue avec l’Union européenne. Les différentes rencontres menées par le président du gouvernement à Bruxelles ont été aussi l’occasion de rappeler les attentes concernant l’aide territoriale apportée par l’Europe. « La Nouvelle-Calédonie figure parmi les territoires français d’outre-mer les plus développés et pourtant, notre statut vis-à-vis de l’Europe nous classe dans les pays en voie de développement. Il faudrait que nous puissions bénéficier des mêmes outils que les départements d’outre-mer pour avoir accès aux grands programmes de l’Union européenne en faveur de l’éducation, de la santé, de la jeunesse ou encore de la transition énergétique », a mis en avant Philippe Germain. L’ensemble de ces propositions contribuerait à matérialiser le développement européen au-delà de ses frontières continentales.

* L’accord de Cotonou, passé entre l'Union européenne et 79 pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) en juin 2000, pour une période de 20 ans, arrivera à échéance dans deux ans. Sa renégociation doit commencer cette année.

  Session d’ouverture du 16e Forum UE-PTOM. © Union européenne.

Session d’ouverture du 16e Forum UE-PTOM. © Union européenne.

 

Le 11e Fonds européen de développement (FED)
La journée de mardi 20 février était consacrée au 11e FED (4,3 milliards de francs dédiés à la coopération régionale entre Pays et territoires du Pacifique pour la période 2014-2020). Les quatre PTOM du Pacifique (Pitcairn, Wallis-et-Futuna, la Polynésie française et la Nouvelle-Calédonie) ont souhaité concentrer cet appui financier sur un programme de gestion de l’environnement, prenant le relais du programme INTEGRE dont la phase de programmation arrive à son terme.
Le lancement du nouveau programme du 11e FED régional pour les PTOM du Pacifique est attendu pour fin 2018. La Nouvelle-Calédonie en sera l’ordonnateur régional. Ce programme vise à intégrer quatre filières économiques prioritaires pour ces territoires (agriculture, forêt, aquaculture, pêche) dans une logique de développement durable, à promouvoir la gestion durable de la ressource en eau et à encourager la lutte contre les espèces envahissantes.
Le comité directeur du Fonds Pacifique 2018
Les projets qui bénéficieront du soutien du ministère des Affaires étrangères (165 millions de francs) ont été sélectionnés lors du comité directeur du Fonds Pacifique, présidé pour deux ans par la Nouvelle-Calédonie. Créé en 1985, le Fonds Pacifique est un fonds de coopération du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères qui a pour vocation de soutenir des dossiers œuvrant à l’intégration régionale de ses trois territoires (Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, Wallis-et-Futuna) et à leur rayonnement dans le Pacifique.

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