L’Europe en sommet à Papeete

15 mars 2019

Information

Le 17e Forum UE-PTOM s’est tenu à Papeete, vendredi 1er mars.

Le 17e Forum UE-PTOM s’est tenu à Papeete, vendredi 1er mars.

Jean-Louis d’Anglebermes, vice-président du gouvernement, s’est rendu en Polynésie française du lundi 25 février au samedi 2 mars. Un déplacement sous le signe de l’Europe avec notamment le comité directeur du Fonds Pacifique et, en point d’orgue, le 17e Forum annuel Union européenne - Pays et Territoires d’outre-mer (UE-PTOM).

Organisé alternativement à Bruxelles ou dans un PTOM, le Forum UE-PTOM s’est tenu cette année à Papeete, vendredi 1er mars. Instance de dialogue politique au plus haut niveau entre les autorités des PTOM, les représentants des états membres dont ils relèvent et les institutions européennes, cet évènement annuel est traditionnellement précédé de rencontres toutes aussi importantes. Ainsi, dès mardi 26 février, le vice-président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a participé à une rencontre État-PTOM français présidée par le directeur général aux Outre-mer. Un point d’étape sur l’avenir de la coopération UE-PTOM était à l’ordre du jour.

Le projet de décision d’association outre-mer

À partir du 1er janvier 2021, la relation UE-PTOM sera en effet encadrée par le projet de décision d’association outre-mer qui se négocie actuellement au Conseil des ministres de l’Union européenne. « 2019 et 2020 constituent des années charnières, entre le renouvellement des institutions, la finalisation des négociations du prochain budget, de l’accord post-Cotonou* et le lancement de la prochaine programmation, sans parler des impacts du Brexit », a souligné Jean-Louis d’Anglebermes. Un contexte au sein duquel la Calédonie se positionne en faveur « d’une forte implication et d’une association étroite des PTOM français ».

Les cinq PTOM français ont par ailleurs soutenu la résolution du Parlement européen préparée par le député Maurice Ponga, qui propose de porter la dotation globale du futur instrument de coopération UE-PTOM de 599 à 669 millions d’euros.

  Comité de suivi entre l’État et les PTOM français, le 26 février.

Comité de suivi entre l’État et les PTOM français, le 26 février.

Entre Brexit et accord post-Cotonou

Autre temps fort de cette semaine : la conférence ministérielle de l’Association des Pays et Territoires d’Outre-Mer de l’Union européenne (OCTA) qui s’est réunie mercredi 27 février sous la présidence de la Polynésie française pour préparer une position commune aux PTOM en vue du Forum.

Alors que sur les 22 membres de l’OCTA, neuf sont des PTOM britanniques, les impacts du Brexit sur le futur du partenariat UE-PTOM étaient aussi à l’ordre du jour. La position des PTOM étant de poursuivre la coopération malgré le Brexit.

« La Nouvelle-Calédonie souhaite maintenir des relations de coopération avec les territoires britanniques », a confirmé Jean-Louis d’Anglebermes.

La Calédonie hôte du Forum en 2021

À l’issue de cette conférence ministérielle, les membres ont procédé aux élections de l’OCTA. La Polynésie française a cédé la présidence à Curaçao (Antilles néerlandaises) pour l’année 2019, la Nouvelle-Calédonie remportant la vice-présidence à laquelle elle s’était portée candidate. La Calédonie héritera ainsi de fait de la présidence en 2020, ce qui fera d’elle l’hôte du Forum UE-PTOM en 2021.

La rencontre s’est achevée sur la traditionnelle signature de la déclaration politique de l’association que ses membres ont porté, deux jours plus tard, devant le 17e Forum UE-PTOM.

« Un avant et un après Papeete »

Le 17e Forum UE-PTOM a été l’occasion pour la Nouvelle-Calédonie de rappeler toute l’attention qu’elle porte à son intégration régionale. Tout d’abord en lançant officiellement, avec la Commission européenne et en tant qu’ordonnateur régional, le programme PROTEGE (lire l’encadré). Mais surtout en formulant des propositions concrètes. « La mise en place d’une approche décloisonnée des projets et des financements, une meilleure intégration des outre-mer aux forums politiques, et la promotion de notre expertise, de nos capacités locales d’ingénierie et de conseil qui restent insuffisamment exploitées, a indiqué le vice-président. Il y aura un avant et un après Papeete. »

* L’accord de Cotonou, passé entre l'Union européenne et 79 pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) en juin 2000, pour une période de 20 ans, arrivera à échéance dans un an. Sa renégociation est en cours.

 

Lancement officiel du programme PROTEGE

Le Programme Régional Océanien des Territoires pour la Gestion durable des Ecosystèmes (PROTEGE) est le nouveau programme du 11e FED régional pour les PTOM du Pacifique. Au titre d’ordonnateur régional du 11e FED, la Nouvelle-Calédonie, représentée par son vice-président, a donné le coup d’envoi de ce programme jeudi 28 février, en ouverture d’un atelier thématique qui réunissait l’ensemble de la délégation du Forum conduite par Neven Mimica, commissaire pour la coopération internationale et le développement à la Commission européenne.

« Définir les contours de PROTEGE aura pris plus de trois ans et nous avons devant nous près de quatre ans pour le mettre en œuvre, a rappelé Jean-Louis d’Anglebermes. Le temps est désormais celui de l’action, celui de la mise en œuvre des activités conçues à l’échelle régionale et de leurs déclinaisons à l’échelle territoriale. »

Le comité directeur du Fonds Pacifique 2019

Les projets qui bénéficieront du soutien du ministère de l’Europe et des affaires étrangères (173 millions de francs) ont été sélectionnés mardi 26 février, lors du comité directeur du Fonds Pacifique, présidé depuis deux ans par la Nouvelle-Calédonie. Cette année, sur un total de 93 projets, 44 ont été retenus pour un montant total de 152 millions de francs. 12 d’entre eux sont calédoniens et vont bénéficier d'une aide globale de 40,6 millions de francs. Ils portent notamment sur la création d’une plateforme de biologie moléculaire mutualisée entre l’université nationale du Vanuatu et l’hôpital de Port-Vila ; l’ouverture d’une agence de l’urbanisme et de l’habitat au Vanuatu ; le déploiement à Fidji d’un service d’alerte incendie ; ou encore la mise en place d’un observatoire des effets du changement climatique dans la région Pacifique.

Une enveloppe supplémentaire de 20 millions de francs, issue du budget de la Nouvelle-Calédonie, a aussi été allouée en soutien à six projets déposés par la Nouvelle-Calédonie mais également par Fidji et par la République du Vanuatu.

Pour rappel, le fonds Pacifique est un fonds de coopération. Il a été créé en 1985 pour soutenir des dossiers œuvrant à l’intégration régionale de ses trois territoires (Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, Wallis-et-Futuna) et à leur rayonnement dans le Pacifique.