La filière pêche vise l’export

02 février 2018

Information

Nicolas Metzdorf a visité les ateliers de transformation de Tuna Pacific et Pescana le 31 janvier.

Nicolas Metzdorf, membre du gouvernement chargé de la pêche, est allé à la rencontre des acteurs du secteur de la transformation du poisson. Une visite suivie d’une réunion de travail avec les professionnels consacrée au potentiel d’exportation de la filière. 

Quelques semaines seulement après sa nomination et l’attribution de ses secteurs au gouvernement, Nicolas Metzdorf a souhaité se rendre sur le terrain « pour mieux connaître et comprendre le fonctionnement de la filière pêche, mais aussi pour voir comment l’aider à se développer ». Au quai de pêche à Nouville, le membre du gouvernement a commencé par le premier maillon de la chaîne en montant à bord d’un palangrier de l’armateur Navimon. Ils sont seize navires de ce type, appartenant à des armements locaux et titulaires d’une licence délivrée par le gouvernement, à pratiquer la pêche hauturière dans la zone économique exclusive calédonienne. La technique utilisée, celle de la palangre, est considérée comme la plus sélective et respectueuse de la ressource.  Avec plus de 2 000 hameçons accrochés à une ligne “mère”, elle demande également une grande maîtrise de la part des pêcheurs.

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À bord du navire thonier, Nicolas Metzdorf discute des spécificités de la pêche à la palangre.

20 % de la production exportée

Arrivé le matin même d’une campagne en haute mer, l’Arau a déchargé le produit de sa pêche, essentiellement des thonidés (thon blanc, thon jaune, marlin, mahi-mahi, etc.). Direction l’atelier de transformation attenant de la société Pacific Tuna. Paré de l’équipement d’hygiène de rigueur, Nicolas Metzdorf a parcouru les différentes étapes de conditionnement du poisson : découpe, filetage, congélation… Les quelque 2 500 tonnes pêchées par an alimentent principalement le marché local. L’export vers le Japon, la France ou encore Pago Pago aux Samoa américaines pour fournir les conserveries, concerne environ 20 % de la production. « Nous avons des demandes de création de sociétés de pêche qu’il faut accompagner, mais le marché local est trop restreint. D’où l’idée de consulter les professionnels du secteur sur l’exportation et les possibilités d’ouverture à l’international », souligne Nicolas Metzdorf.

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La filière de la pêche hauturière représente plus de 200 emplois directs (armements, ateliers de transformation, grossistes, etc.) et pèse plus d’1 milliard de francs de chiffre d’affaires à la première vente.

 

Valoriser la qualité

Après la visite de l’atelier de transformation de la société Pescana, les discussions ont commencé lors d’une réunion organisée à l’initiative du gouvernement. « Nous sommes obligés de développer l’export car nous avons certaines productions qui sont supérieures aux demandes du marché. Nous exportons déjà vers le Japon et cette année, nous souhaitons nous ouvrir vers l’Europe », explique Jessica Bouyé, directrice d’exploitation de Pacific Tuna. Cette ambition, partagée par d’autres acteurs de la filière, leur demanderait notamment une mutualisation des moyens. C’est un des points qui a été abordé pendant la rencontre avec le membre du gouvernement qui mise également sur « la valorisation de la qualité de la pêche calédonienne » pour contrebalancer des coûts de production élevés par rapport aux concurrents étrangers.   

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Les marchés les plus rémunérateurs à l’export sont celui du frais et de la longe au Japon et en Europe.

 

Une pêche responsable

L’activité de pêche hauturière est certifiée “responsable” depuis 2013. Cette démarche, initiée par l’ensemble de la profession et conduite par la Fédération des pêcheurs hauturiers de Nouvelle-Calédonie, vise à défendre la haute qualité de la filière, à assurer sa pérennité et à gérer durablement la ressource. La pêche responsable est une démarche globale de gestion qui vise, au-delà du respect de la réglementation, à mettre en œuvre des pratiques respectueuses de la ressource, de l’environnement, des produits pêchés ainsi que de la sécurité et des conditions de travail.

 

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Une “bonne” pêche, c’est environ 50 prises par jour. Chaque campagne dure en moyenne une douzaine de jours et représente une dizaine de jours de pêche.