Des fonds européens pour la région
11 avril 2018
La convention relative au financement du 11e Fonds européen de développement (FED) régional a été signée le 10 avril au gouvernement. Une enveloppe d’environ 4,3 milliards de francs* sera versée aux Pays et territoires d’outre-mer (PTOM) du Pacifique pour la mise en œuvre d’un programme régional en faveur de l'environnement et de la gestion durable des ressources naturelles.
Le Fonds européen de développement dans sa composante régionale est un outil financier qui permet à la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie française, Wallis-et-Futuna et Pitcairn – les quatre PTOM du Pacifique associés à l’Union européenne – de porter ensemble des politiques publiques. Pour cette nouvelle période, les territoires ont décidé de consacrer l’enveloppe de 4,295 milliards de francs aux filières de l’agriculture, de la forêt, de l’aquaculture et de la pêche afin de les aider à intégrer une logique de développement durable. Ce programme vise également à encourager la lutte contre les espèces envahissantes et à promouvoir la gestion durable de la ressource en eau. « Au moment où la Nouvelle-Calédonie a justement l’ambition de se doter d’une politique de l’eau », précise le président du gouvernement Philippe Germain qui a signé la convention au titre d’ordonnateur régional représentant les trois autres PTOM.
Dans la continuité du programme INTEGRE (lire l’encadré), financé par le 10e FED régional, ces fonds permettront de réaliser plusieurs actions concrètes : formations en aquaculture, mise en place d’observatoires territoriaux de l’eau, opérations d’éradication d’espèces envahissantes, vulgarisation des pratiques de gestion durable des sols… La mise en œuvre du projet sera confiée à la Communauté du Pacifique (CPS) et au Programme régional océanien pour l’environnement (PROE), tandis que des comités techniques territoriaux seront chargés de suivre la réalisation des activités sur le terrain. Au même titre que leurs homologues de Pitcairn, de Wallis-et-Futuna et de la Polynésie française, les services provinciaux, ceux de la Nouvelle-Calédonie, mais aussi des associations et des acteurs privés locaux seront impliqués dans ce projet, dès son lancement prévu en 2019.
Julian Wilson, qui effectuait sa première visite en tant qu’ambassadeur de l’Union européenne dans le Pacifique, a tenu à saluer « l’implication de la Nouvelle-Calédonie qui a vivement contribué à l’aboutissement de ce programme dont l’enveloppe a été multipliée par trois par rapport à la précédente ». Un financement conséquent qui « vient en complément d’un FED territorial, signé l’année dernière par le vice-président du gouvernement, que la Nouvelle-Calédonie a choisi d’orienter sur l’emploi et l’insertion professionnelle », a ajouté Philippe Germain.
La signature de la convention et l’entretien qui l’a précédée entre les deux hommes, ont aussi permis d’aborder l’évolution des relations avec l’Union européenne en vue de « renforcer la coopération avec les territoires du Pacifique ».
L’expérience du programme INTEGRE
Mis en œuvre par la CPS, le programme INTEGRE (Initiative des territoires pour la gestion régionale de l’environnement) avait pour objectif principal de renforcer la gestion intégrée des milieux insulaires littoraux, terrestres et marins, et de contribuer à valoriser durablement les ressources naturelles des PTOM du Pacifique, pour la préservation et l'amélioration des conditions de vie de leurs populations. Le plan d’action territorial de la Nouvelle-Calédonie comprenait des activités menées sur trois sites-pilotes (le Grand Sud, la zone côtière Nord-Est et les atolls d’Ouvéa et Beautemps-Beaupré) et des actions transversales. Il a notamment permis la réalisation d’un plan de gestion de la Plaine des lacs, le développement du suivi des pontes des tortues, la dératisation de l’atoll de Beautemps-Beaupré, la création d’une ferme-pilote sur le lycée de Do Neva à Houaïlou…