La francophonie se conjugue au Vanuatu
18 septembre 2018
Le 11e Forum francophone du Pacifique s’est déroulé pour la première fois au Vanuatu. Du 5 au 8 septembre, sa capitale, Port-Vila, a accueilli un riche programme de rencontres, de conférences, d’ateliers sur le thème du plurilinguisme et du changement climatique. Un succès.
C’est une idée qui a germé l’an dernier à Nouméa, lors du 10e Forum francophone du Pacifique. Le Vanuatu était alors l’invité d’honneur de la Nouvelle-Calédonie. Jean-Pierre Nirua, ministre de l’Éducation, de la formation et de la francophonie du Vanuatu, et Bernard Deladrière, membre du gouvernement notamment en charge de la francophonie, décident alors d’organiser la prochaine édition de l’événement sur l’île voisine d’Efaté. Membre depuis 2016 de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), la Nouvelle-Calédonie et son Centre de rencontres et d'échanges internationaux du Pacifique (Creipac) apportent leur soutien à la délocalisation du Forum, à travers la signature d’une convention en avril. Pari gagné ! Quelques jours après la clôture de cette 11e édition, Bernard Deladrière en dresse un bilan « très positif ». « Le Vanuatu a très brillamment relevé le défi. »
Le membre du gouvernement le souligne, « avoir tenu un forum francophone du Pacifique au Vanuatu, c’est un symbole très fort ». Il ajoute que « le gouvernement vanuatais est aujourd’hui très engagé dans la promotion du français ». En témoignent la forte participation de la population aux conférences et rencontres, dont les thèmes portaient sur l’apprentissage du français en milieu plurilingue et l’éducation à l’environnement. Parmi les intervenants « de très haut niveau » : Elatiana Razafi, maître de conférences en sciences du langage à l’Université de la Nouvelle-Calédonie, et David Wilgenbus, délégué général de l’Office for Climate Change, une organisation internationale chargée de promouvoir et développer l’éducation au changement climatique dans les pays développés et en développement.
En outre, précise Bernard Deladrière, « M. Nirua a voulu associer les collégiens et lycéens au maximum d’activités, en particulier un concours de poèmes, de dessins, de slam. J’ai trouvé que c’était extrêmement encourageant de voir ces jeunes Vanuatais s’engager de cette manière pour la francophonie, avec une très bonne maîtrise du français. »
Les alliances françaises de la région, au Vanuatu, à Fidji, en Australie et en Nouvelle-Zélande, ont bien sûr pris part au Forum, mais également celles de Canton, en Chine, et de Nagoya, au Japon. Et, pour la première fois, l’association des professeurs de français japonais était représentée. À noter également, la toute première participation de la Polynésie française au Forum francophone du Pacifique, à travers une association de femmes francophones et deux directeurs du gouvernement.
La francophonie était donc solidement présente à Port-Vila. Et Bernard Deladrière y voit un bel encouragement. « Il est vrai qu’on est dans un océan essentiellement anglophone, mais l’enseignement du français dans les pays voisins est vivant, les alliances françaises sont extrêmement actives. Il ne faut pas considérer qu’on est en guerre contre l’anglais, car l’avenir est au plurilinguisme. Les Vanuatais sont d’ailleurs souvent quadrilingues, ils parlent en plus du bichlamar, le français, l’anglais et une des 110 langues vernaculaires. Il faut encourager nos enfants dans cette voie pour leur donner le maximum d’atouts. »
Prochain rendez-vous de la francophonie : la conférence ministérielle et le sommet de l’OIF à Erevan, en Arménie, début octobre. « J’aurai l’honneur d’y représenter la Nouvelle-Calédonie », conclut le membre du gouvernement.