Les PTOM veulent peser dans l’Europe
27 septembre 2018
Les représentants des pays et territoires d’outre-mer français se sont réunis à Bruxelles, le 20 septembre, puis à Paris le 21. Objectifs principaux : la promotion des PTOM français dans les instances et les stratégies européennes, et l’amélioration des outils de soutien en leur faveur. Philippe Germain a mené les rencontres.
À la veille de clore son séjour en métropole, le président du gouvernement a retrouvé à Bruxelles, le 20 septembre, les représentants des cinq autres pays et territoires d’outre-mer français (Terres australes et antarctiques françaises, Saint-Pierre-et-Miquelon, Saint-Barthélemy, Polynésie française, Wallis-et-Futuna). Ils y ont rencontré, à l’initiative de la Nouvelle-Calédonie, les représentants des États membres du Conseil de l’Union européenne pour les sensibiliser aux spécificités et aux attentes des PTOM. L’enjeu étant que leurs intérêts soient mieux pris en compte lors des prochains débats à la Commission européenne et au Parlement. « Le nombre de personnes présentes, une bonne quarantaine, ainsi que la richesse des débats nous ont confortés dans cette initiative, la première du genre », a commenté le président de l’exécutif calédonien.
Philippe Germain a enchaîné sa mission « diplomatique » européenne en rencontrant Stefano Manservisi, directeur général de la Coopération internationale et du développement de l’UE, dont relèvent les PTOM. Il s’agissait d’aborder l’horizon post-2020 et le nouveau partenariat qui doit alors être mis en œuvre avec l’Europe. Et ce, dans un contexte marqué par le Brexit et après trois ans de travail visant à « améliorer les outils de soutien aux PTOM, et à définir et développer avec eux des politiques régionales ». « L’entretien de ce matin, nous a permis de constater les progrès en ce sens, même si nous ne sommes pas au bout du chemin », a exposé le président à l’issue de l’entretien. Parmi les avancées soulignées, « l’enveloppe budgétaire à destination des PTOM devrait être maintenue et même légèrement augmentée. Notre accès à des programmes européens devrait être amélioré. Les PTOM devraient être associés à la définition de la stratégie européenne dans le Pacifique ainsi qu’à sa mise en œuvre. Des outils financiers devraient nous permettre de porter des politiques régionales avec nos voisins sur des grandes thématiques transversales. »
Ces préoccupations se sont déclinées à l’échelle nationale le lendemain, 21 septembre, à l’occasion du 12e comité de suivi sur le partenariat UE-PTOM organisé à la Maison de la Nouvelle-Calédonie à Paris. Les présidents des cinq collectivités ultramarines françaises s’y sont réunis avec la ministre des Outre-mer, Annick Girardin, et les services de l’Etat. « Nos travaux nous ont permis de réajuster avec l’Etat notre stratégie de négociation pour continuer d’améliorer notre coopération avec l’Union européenne », a indiqué Philippe Germain.
En marge de cet agenda des PTOM, le président du gouvernement a obtenu de Stefano Manservisi un versement complet du 11e FED territorial en faveur de l’insertion professionnelle. Une partie variable de l’aide européenne (4 millions d’euros, soit 480 millions CFP), non versée en 2017 et 2018, était en effet conditionnée à des indicateurs d’objectifs dont deux n’avaient pu être atteints. « Ayant reconnu la pertinence de nos arguments, ces crédits nous seront restitués en 2019 et 2020 », a indiqué Philippe Germain.
Une autre bonne nouvelle est venue du côté du commissaire européen Karmenu Vella, représenté par son directeur de cabinet, Juergen Mueller. Ce dernier a annoncé que la Nouvelle-Calédonie sera éligible au programme européen « Life ». Doté de 3 milliards d’euros à l’échelle européenne, ce programme est entièrement dédié à soutenir des projets dans les domaines de l’environnement et du climat. Le Parc naturel de la mer de Corail, fil rouge des cinq jours de déplacement du président, devrait donc pouvoir en bénéficier.