La fac de Vila en bonne voie

02 mars 2018

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Avec la signature de cette convention, l’université nationale bilingue du Vanuatu est sur les rails.

Avec la signature de cette convention, l’université nationale bilingue du Vanuatu est sur les rails.

Philippe Germain, président du gouvernement, et Philippe Renault, directeur de l’Agence française de développement (AFD) en Nouvelle-Calédonie, ont signé ce jeudi 1er mars une convention de financement pour la construction de la future Université nationale bilingue du Vanuatu. Dans le cadre de cette opération de coopération régionale, l’AFD va octroyer 83,5 millions de francs à la Nouvelle-Calédonie qui intervient sur fonds propres à hauteur de 38 autres millions.

Ce projet a pu être concrétisé par un financement de l’AFD, dit « Ficol » (Facilité de financement des collectivités territoriales françaises), grâce auquel le Vanuatu sera doté d’ici deux ou trois ans d’une véritable université avec de nouveaux locaux dédiés aux filières bilingues (français-anglais), et qui permet à la Nouvelle-Calédonie de renforcer son intégration régionale.

Cette dernière repose sur trois piliers, comme le rappelle Philippe Germain : « Continuer à se positionner au sein des organisations régionales et internationales influentes, susceptibles de concourir à la défense de nos intérêts (FIP, OIF, Unesco…), développer nos échanges commerciaux et, troisième axe de notre stratégie, établir des accords de coopération avec nos voisins, prioritairement les territoires mélanésiens, au profit de nos populations et de nos politiques publiques, mais également en faveur d’une politique (sur les océans, les énergies renouvelables…) à l’échelle de la région et qu’on peut porter au niveau de l’Union européenne ».

Renforcer la place de la francophonie dans le Pacifique

Depuis 2002, la Nouvelle-Calédonie signe ainsi régulièrement des conventions de coopération avec le Vanuatu, dont l’un des axes prioritaires concerne l’éducation, l’enseignement supérieur et la francophonie. Un travail mené conjointement par les gouvernements du Vanuatu et de la Nouvelle-Calédonie, l’ambassade de France, l’Agence universitaire de la francophonie… qui a notamment débouché sur la mise en place, en 2013, d’une licence francophone AES (Administration économique et sociale).
Jusqu’à cette date, les étudiants ne pouvaient s’inscrire que dans les filières anglophones de l’Université du Pacifique Sud (USP) de Port-Vila. Depuis, de nouvelles filières d’enseignement francophone proposées par l’Université de la Nouvelle-Calédonie ont ouvert dans la capitale vanuataise (lire ci-dessous). Fin 2020, le nouvel établissement renforcera la place de la francophonie dans le Pacifique et contribuera à endiguer la fuite des cerveaux. « J’espère que cette université bilingue œuvrera à la sauvegarde des 108 langues vernaculaires et ainsi d’un formidable capital culturel », souligne pour sa part Louis Arsac, conseiller culturel à l’ambassade de France au Vanuatu. 

Du travail pour les entreprises calédoniennes

« À travers l’outil Ficol qui constitue un véritable tremplin, l’AFD, présente depuis longtemps au Vanuatu, répond à son mandat d’appuyer l’insertion des territoires français dans leur environnement régional », confirme son directeur, Philippe Renault, qui se réjouit du nombre d’initiatives suscitées par la Nouvelle-Calédonie. D’autres Ficol permettront ainsi l’agrandissement de la caserne de pompiers à l’aéroport de Bauerfield, l’extension du marché de Port-Vila ou encore la construction dans la capitale d’un relais qui assurera la représentation de la Nouvelle-Calédonie au Vanuatu, l’accueil d’étudiants…

En attendant, « au-delà de l’amitié et de la coopération avec le Vanuatu, ce projet de l’université représente aussi un moyen pour les entreprises calédoniennes de participer, en partenariat avec les services techniques du Vanuatu et les entreprises locales, à la construction de l’université », estime Philippe Germain.

Une université évolutive

Adossée à un consortium comprenant les universités de la Nouvelle-Calédonie, Toulouse-Isthia, Taylor’s de Malaisie et Victoria de Wellington, ainsi que le vice-rectorat de la Nouvelle-Calédonie, l’actuelle université nationale bilingue accueille 260 étudiants dans des locaux saturés, certains d’entre eux étant installés dans des établissements voisins. L’université compte quatre filières d'enseignement supérieur : une licence Administration économique et sociale (AES) lancée en 2015, un master Aménagement et développement des territoires océaniens (ADTO) ouvert en 2017 – les deux soutenues par la Nouvelle-Calédonie qui participe également à la formation des enseignants universitaires –, un master Sciences économiques et sociales (SES, 2017) et une licence bilingue en tourisme et gestion hôtelière inaugurée fin janvier 2018.

Avec ce nouveau projet qui vient compléter l’existant, un bâtiment unique sera érigé sur le site actuel dans la continuité des salles de classe déjà bâties. D’une superficie de 644 m2, il comprendra, entre autres, une salle de 42 places et un amphi pouvant recevoir 104 étudiants. À moyen et long termes, la mise en place d’une licence Sciences de l’environnement dans deux ans, d’une véritable unité de recherche et l’objectif d’accueillir un jour 600 ou 700 étudiants.

Objectif 2020

- Première tranche de travaux : 139,4 millions de francs.

- Financés à 60 % par l’AFD, soit 83,5 millions, via la FICOL, dispositif fléché à l’origine vers les collectivités métropolitaines et ouvert depuis 2016 aux territoires ultramarins.

- 27 % par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie (38 millions), sur fonds propres et par une convention de coopération avec le Vanuatu qui sera signée dans les prochaines semaines.

- 13 % par le gouvernement du Vanuatu (17,9 millions).

- Maître d’ouvrage : ministère de l’Éducation du Vanuatu. Assistance à maîtrise d’ouvrage : direction des Achats, du patrimoine et des moyens (DAPM) du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie.

- Ouverture prévue : second semestre 2020.

 

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