La Nouvelle-Calédonie base avancée de la France dans le Pacifique
04 mai 2018
À l’occasion de la visite officielle d’Emmanuel Macron, Philippe Germain a rencontré vendredi matin Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères. Au menu du petit déjeuner de travail : un point d’ensemble sur la politique de coopération régionale et internationale de la Nouvelle-Calédonie.
La séquence d’échanges s’est déroulée en présence de Jean-Louis d’Anglebermes, vice-président du gouvernement, Christian Lechervy, secrétaire permanent pour le Pacifique, ambassadeur de France auprès de la Communauté du Pacifique, Luc Asselin de Williencourt, son adjoint, et Laurent Cabrera, secrétaire général du haut-commissariat. Elle avait pour objectif de faire le point avec le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères sur la politique de coopération régionale et internationale de la Nouvelle-Calédonie, base avancée de la France et de l’Union européenne dans la région Pacifique.
« Nous avons échangé sur les politiques à mener en collaboration avec les grandes puissances – Australie, Nouvelle-Zélande, Japon, Chine – et l’Union européenne, en faveur de la préservation de notre biodiversité, de la réappropriation des ressources halieutiques, ou encore d’un développement agricole et touristique durable et responsable, explique Philippe Germain. Autant d’actions destinées à créer de l’activité économique, de l’emploi, de la valeur ajoutée, et donc à garantir la stabilité à l’ensemble des pays et territoires de la région ».
Objectif récurrent, que les pays et territoires de la région puissent profiter plus efficacement des aides de l’Union européenne (FED) dans le cadre d’une politique de développement économique au lieu d’être tributaires d’aides financières de certains pays de la zone, souvent sujettes à contreparties ayant pour effet de les rendre toujours plus dépendants. Le président Germain a également souhaité que l’Union européenne s’appuie le plus possible sur les PTOM de la région pour accroître sa visibilité, encore trop faible.
Philippe Germain a également livré l’inquiétude des territoires de la région face à l’avancée de la Chine, pays qui n’ont d’autre recours que de se tourner vers elle pour les soutenir dans leur développement économique, les aides européennes du FED n’arrivant qu’au compte-gouttes après être passées par le filtre d’organismes régionaux intermédiaires qui les consomment en partie pour leur propre fonctionnement. Jean-Yves Le Drian a pris la mesure de cet enjeu, et promis de trouver une solution pour que ces financements européens soient plus efficaces, plus visibles, et que leurs destinataires n’en voient pas que des miettes.
« La Chine est en effet très active dans la région, précise Philippe Germain. Toutes les grandes puissances doivent mettre en place une gouvernance partagée, y compris avec la Chine, pour que ces petits pays puissent se développer harmonieusement et que notre région ne soit pas l’enjeu de rapports de force entre les plus grands. »
Le ministre, qui a prêté à tous les dossiers une oreille attentive, a écouté les besoins et la position de la Nouvelle-Calédonie au cœur de ce dispositif de coopération régionale et internationale. Il a également rappelé les termes du discours d’Emmanuel Macron en Australie, lequel entérine une réorientation de la présence de la France dans la zone. Il a même souligné le caractère historique de l’annonce du chef de l’État qui a fait part du souhait de la France de devenir, de l’Inde jusqu’au Pacifique, un acteur majeur dans la région par l’intermédiaire des PTOM et notamment de la Nouvelle-Calédonie. Un message fort, qui s’inscrit parfaitement dans la politique de coopération régionale portée par Philippe Germain.
Au cours de ce petit déjeuner de travail particulièrement fourni, Philippe Germain et Jean-Yves Le Drian ont déroulé plusieurs autres thématiques, parmi lesquelles l’accompagnement des futurs délégués pour la Nouvelle-Calédonie en formation à Sciences Po, et la demande d’adhésion de la Nouvelle-Calédonie à l'Initiative internationale des récifs coralliens (ICRI), dossier sur lequel l’État apportera son soutien en vue de modifier le règlement intérieur de l’ICRI, celui-ci bloquant aujourd’hui l’adhésion de la Nouvelle-Calédonie.