Coup d’accélérateur pour la transition énergétique

16 juin 2021

Plus d’une centaine d’acteurs économiques et institutionnels ont répondu présent à l’invitation du gouvernement.

Plus d’une centaine d’acteurs économiques et institutionnels ont répondu présent à l’invitation du gouvernement.

La révision du schéma de transition énergétique de la Nouvelle-Calédonie était au cœur des échanges de la table ronde organisée par le membre du gouvernement chargé de l’énergie, jeudi 10 mai, à la Communauté du Pacifique. 

Cinq ans après l’adoption par le Congrès du schéma pour la transition énergétique de la Nouvelle-Calédonie (STENC), l’heure de la mise à jour de ce document cadre a sonné. Un temps fort qui doit permettre à la Nouvelle-Calédonie de fixer ses ambitions pour l’avenir. « Nous n’avons pas à rougir du bilan de ces cinq premières années », a déclaré Christopher Gygès à l’ouverture de la table ronde. Néanmoins, pour le membre du gouvernement chargé de l’énergie, « se satisfaire du fort développement du solaire photovoltaïque ne serait pas suffisant. » « On doit désormais aller beaucoup plus loin en visant l’autonomie énergétique du territoire, à partir d’une énergie fiable, décarbonée, résiliente et abordable, a-t-il affirmé. Les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique doivent être les piliers de la transition énergétique de la Nouvelle-Calédonie. »

 

Un nickel vert et moins de CO2

Le STENC a pour objectif d'atteindre, en 2030, une production d'électricité renouvelable équivalente à 100 % des besoins de la distribution publique. Le bon rythme de développement des énergies renouvelables depuis 2019 permettra d’atteindre ce but dès 2023. Après le secteur de la distribution publique, le prochain défi de la transition énergétique portera sur les industries minières et métallurgiques. Il s’agira, en clair, de « verdir le mix électrique du secteur du nickel où un travail important doit encore être fourni », a résumé Christopher Gygès. La part des énergies renouvelables dans la consommation de ces industries – aujourd’hui nulle –pourrait être portée à 30 %.

-70 % de gaz à effet de serre

 

Dans sa version révisée, le STENC fera aussi de la diminution des émissions de gaz à effet de serre, et notamment du CO2, une priorité essentielle, avec un objectif de l’ordre de -70 % comparativement à 2019, année de référence. « Cette réduction pourra être atteinte par l’arrêt des centrales thermiques au fioul et au charbon, par le déploiement des énergies renouvelables à destination du secteur du nickel et par la transformation du parc de véhicules routiers », a proposé le membre du gouvernement. Un objectif de 18 000 véhicules électriques en circulation en 2030 est notamment envisagé.

Enrichie par les conclusions de cette table ronde, la feuille de route proposée par le gouvernement fera l’objet d’une consultation publique. Elle sera accessible en ligne sur le site du gouvernement, dans les prochaines semaines. Son cheminement institutionnel aboutira sur le bureau du Congrès, qui devra se prononcer sur les ambitions du STENC 2.0.

* L’Accord de Paris a été adopté le 12 décembre 2015.

L’Union européenne comme partenaire ?

Pour relever ces défis ambitieux, la Nouvelle-Calédonie compte s’appuyer sur la prochaine enveloppe territoriale du Fonds européen de développement, dotée de 30 millions d’Euros. Dans la perspective de la signature de la convention de financement, prévue pour fin 2021 ou début 2022, la Nouvelle-Calédonie a ainsi proposé à l’Union européenne (UE) de désigner la transition énergétique comme secteur prioritaire de la coopération UE-Nouvelle-Calédonie. Un choix en harmonie avec l’Accord de Paris*, dont le domaine d’application inclut la Nouvelle-Calédonie, avec le pacte vert pour l’Europe, ou encore « avec le programme France Relance », a relevé la représentante de l’État à la table ronde. Une conjonction de facteurs favorables qui laisse penser que l’alignement des planètes est bien au rendez-vous de la révision du STENC !

200 MW d’énergies renouvelables pour Prony ressources

Présents parmi les invités à la table ronde, les trois principaux représentants de l’industrie minière et métallurgique calédonienne ont tenu à confirmer leur volonté de participer à la transition énergétique de la Nouvelle-Calédonie en favorisant l’emploi d’une énergie plus respectueuse de l’environnement. La société Prony Ressources, qui s’est engagée à ne plus émettre de CO2 en 2040, a notamment profité de cette réunion pour annoncer, par la voix de son directeur Antonin Beurrier, le lancement d’une consultation internationale pour la production de 200 MW par une ferme solaire. « Cette première étape » vers l’objectif zéro carbone du consortium d’investisseurs « permettra de baisser de 50 000 tonnes nos émissions de CO2 », a souligné Antonin Beurrier.

 

 

 

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