Le gouvernement à l’écoute du secteur maritime
12 juillet 2021
La 5e édition des Journées de la mer, organisée par le cluster maritime de Nouvelle-Calédonie, s’est déroulée les 7 et 8 juillet. Ce rendez-vous annuel a rassemblé 175 acteurs du monde maritime, des secteurs privé et public. Les services du gouvernement y étaient bien représentés.
À la suite des États généraux de la mer de 2016, initiés par le cluster maritime de Nouvelle-Calédonie (CMNC), avec le soutien du gouvernement, il a été décidé de créer un événement annuel autour des grandes questions maritimes. « Pour entretenir le feu sous la marmite ! », lance Lionel Loubersac, co-manager du cluster. La 5e édition des Journées de la mer a encore tenu ses promesses en permettant aux acteurs, professionnels et institutions, de « présenter l’avancée des actions en cours et d’échanger, à travers des tables rondes, afin de faire émerger de nouveaux projets et des pistes de réflexion », complète le président du CMNC, Philippe Darrason. La rencontre a débuté par des présentations illustrant la diversité des sujets en lien avec la mer. Pour le gouvernement, ce fut l’occasion de faire un point d’étape sur la gestion des usages et la conservation au sein du Parc naturel de la mer de Corail. Et de rappeler que « l’exploitation des ressources, comme la pêche, et la protection de l’environnement ne doivent pas être opposées, souligne Manuel Ducrocq, chef du service du Parc naturel de la mer de Corail et de la pêche. C’est un concept qui s’inscrit dans l’histoire calédonienne, les deux notions sont d’ailleurs associées dans la loi organique ».
Relais des institutions
Quatre thématiques ont été abordées en table ronde : les relations maritimes internationales de la Nouvelle-Calédonie, les produits de la mer sous le prisme de l’autosuffisance alimentaire, la crise requin et le futur du transport maritime intérieur. « Des problématiques liées à l’actualité ou qui sont devenues prioritaires depuis la crise sanitaire », signale Emma Colombin, co-manager du cluster. Des services et directions du gouvernement ont participé à chacun de ces ateliers afin d’apporter leur expertise auprès des professionnels et des autres collectivités présentes. Thierry Canteri, directeur des Affaires maritimes précise : « Nos agents ont pu donner des informations techniques et réglementaires et fournir des détails sur les enjeux relatifs à la crise requins ou au transport maritime intérieur. Nous avons également fait le point sur les réformes en cours. Les participants ont apprécié de pouvoir échanger avec des interlocuteurs aux prises avec les décisions gouvernementales ». Manuel Ducrocq confirme : « Ces ateliers sont l’occasion de communiquer sur les actions menées par le gouvernement, notamment en termes d’accompagnement des professionnels du secteur de la pêche pour la valorisation de leurs productions ».
Diplomatie maritime
Lors de la table ronde sur les relations maritimes internationales, de multiples enjeux ont été évoqués tels que la place réelle de la Nouvelle-Calédonie dans son contexte régional et international ou encore un état des lieux de sa stratégie d’intégration. François Behue, chef du service de la Coopération régionale et des relations extérieures est intervenu sur la diplomatie maritime : « Au plan des relations commerciales maritimes, la Nouvelle-Calédonie est en mesure de valoriser davantage ses activités économiques et son patrimoine marin, et l'ouverture à son environnement régional ne peut qu'être positif. Le secteur maritime constitue l'une des priorités de développement pour la très grande majorité de nos voisins. La diplomatie bleue est au centre de l'action portée par les organisations régionales, mais aussi l'Union européenne qui demeure l'un des principaux partenaires en Océanie. »
En une journée et demie de travaux, les participants ont pu balayer un grand nombre de sujets. « Les Journées de la mer sont devenues incontournables pour faire avancer les projets et sont une source d’information en particulier pour les jeunes professionnels qui commencent à s’impliquer dans le secteur maritime », se réjouissent les représentants du CMNC dont l’une des missions est justement de susciter des vocations
Dossiers prioritaires
Le Livre bleu figure parmi les sujets que le cluster maritime de Nouvelle-Calédonie entend porter auprès du 17e gouvernement. Réalisé par les membres du CMNC avec la contribution des institutions, ce document comprend une feuille de route pour une stratégie maritime calédonienne articulée autour de six axes. Elle plaide tout d’abord pour la mise en place d’une nouvelle gouvernance de la mer basée sur un comité stratégique maritime. « Il faut mettre autour de la table les décideurs publics et les acteurs privés pour développer une véritable politique maritime. La création de ce comité est le préalable à toute action opérationnelle », insiste Philippe Darrason, le président du cluster. Autre dossier soutenu par le CMNC : la création d’un pôle d’excellence maritime avec des infrastructures à Port Numbo et sur d’autres sites. Ce projet d’envergure pour le développement économique maritime est en bonne voie, avec un premier financement de 400 millions de francs dans le cadre des contrats de développement État/Nouvelle-Calédonie.
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