Coup d’accélérateur pour le tourisme
14 mars 2018
Fruit des Ateliers du tourisme organisés fin 2015 par le gouvernement et les trois provinces, la stratégie de développement touristique des services et des loisirs 2025 doit maintenant être approuvée par le Congrès. Annoncée par le président Germain dans sa déclaration de politique générale, cette stratégie doit donner un nouveau souffle à un secteur d’activité à haut potentiel.
Outil incontournable pour équilibrer le rapport entre exportations et importations, le tourisme est également l’un des principaux leviers de rééquilibrage économique grâce notamment à la création des emplois qu’il peut générer.
Mais, malgré un patrimoine naturel, culturel et historique d’exception, la Nouvelle-Calédonie souffre d’un manque de visibilité auprès de la clientèle internationale. La destination n’est pas assez connue, perçue comme coûteuse et la coordination entre les différents acteurs est insuffisante.
Dans ce contexte, le gouvernement s’est associé aux trois provinces pour organiser les ateliers du tourisme en novembre 2015. Ces rencontres ont permis de dresser un bilan du plan de développement touristique concerté (2005-2015) et de définir un nouveau plan d’actions à l’échelle du pays : la stratégie de développement touristique des services et des loisirs 2025.
Cette nouvelle feuille de route – qui sera révisée tous les cinq ans – « constitue une politique concertée entre l’ensemble des acteurs du tourisme. Elle fixe un cap qui doit contribuer à homogénéiser les actions entreprises », souligne le porte-parole du gouvernement, Nicolas Metzdorf.
À travers cette stratégie, les acteurs de l’industrie touristique calédonienne s’engagent en effet à créer une agence de développement touristique de la Nouvelle-Calédonie (voir encadré), à rendre la Calédonie plus accessible, renforcer sa visibilité, soutenir la professionnalisation des opérateurs, mettre en place un plan croisière et sensibiliser la population aux effets bénéfiques du tourisme dans une logique de développement durable et de rééquilibrage.
Sept préconisations qui pour la plupart sont d’ores et déjà suivies d’effets : « L’agence de développement touristique devrait voir le jour d’ici à la fin du premier semestre 2018 », indique Nicolas Metzdorf. De même, l’accès de la Nouvelle-Calédonie au statut de destination touristique agréée lui a déjà permis d’accueillir, en février 2018, un premier vol charter en provenance de Chine. Du côté de l’amélioration de la desserte aérienne, Aircalin et Air Calédonie vont augmenter leurs capacités de transport avec le renouvellement de leur flotte. Et la compagnie internationale, avec le soutien du gouvernement, poursuit ses engagements pris dans le cadre des contrats de destination dédiés à l'Australie, la Nouvelle-Zélande et le Japon.
Des outils qui ont fait leurs preuves avec, à titre d'exemple, une croissance cumulée fin 2015 de 50,8 % de touristes australiens supplémentaires par rapport à 2013.
Les objectifs de la stratégie 2025
- À l’horizon 2025, la Nouvelle-Calédonie a pour objectif d’accueillir plus de 200 000 touristes de séjour et 1 200 000 croisiéristes par an.
- Les revenus touristiques annuels, chiffrés à 23 milliards de francs en 2015, doivent doubler, tout comme le nombre d’emplois directs du secteur, qui compte aujourd’hui environ 5 500 emplois.
- D’ici 2025, selon les projections réalisées par les professionnels lors des ateliers, près de 84 milliards de francs seront investis dans le secteur par des investisseurs publics et privés, permettant d’engendrer un retour total de recettes estimé à 395 milliards de francs pour le territoire.
Elle regroupera les quatre exécutifs (élus du gouvernement et des trois provinces) afin d’assurer la gouvernance du secteur et la promotion internationale de la destination par une offre globale, cohérente et exhaustive.
Elle hébergera un observatoire du tourisme chargé de rassembler les statistiques qui permettront de mieux connaître les attentes et les besoins de la clientèle, en vue d’adapter l’offre des produits et services et d’optimiser la communication à l’international.
Ses missions concerneront aussi la structuration de l’offre touristique, l’organisation de formations et la coordination de la croisière et de la grande plaisance. Elle sera enfin chargée de promouvoir les investissements en centralisant les projets touristiques et les informations liées aux dispositifs incitatifs.