Réunion d'information sur le projet de "politique climat" pour la Nouvelle-Calédonie et sur la COP 21, mercredi 30 septembre 2015

21 octobre 2015

Information

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Dans le cadre de l'élaboration d'une "politique climat" pour la Nouvelle-Calédonie en collaboration avec le PROE, l'IRD et Météo France, le gouvernement a organisé une réunion d'information le Mercredi 30 Septembre de 14h à 18h à l'auditorium de l'IRD.

Toutes les présentations sont téléchargeables ci-dessous.

Cette réunion a été l'occasion de présenter les partenaires et le projet de « politique climat » du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, avec un volet « atténuation » et un volet « adaptation ».

« Le Pacifique est une sentinelle, c’est le berceau de la climatologie mondiale », a énoncé Georges de Noni,  directeur de l’IRD, en ouverture de cette réunion. Les îles du Pacifique sont les premières à ressentir les effets du changement climatique et leur vulnérabilité ne cesse de s’accroitre. Le rôle de la science est de pouvoir éclairer la prise de décision et la définition de politique publique aussi en matière de climat. L’IRD est un partenaire clé dans l’élaboration de la politique climat en Nouvelle-Calédonie.

Le Président du gouvernement, Philippe Germain, a rappelé le contexte régional et international de l’élaboration de cette politique climat. En effet, ces travaux s'inscrivent directement dans le cadre de la participation de la Nouvelle-Calédonie à la 21ème Conférence des parties à la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques, la COP 21. Il a affirmé la forte volonté d’engagement du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie qui devra prendre la forme d’une véritable « politique climat » à préparer avec l’ensemble des acteurs calédoniens.

Anne-Claire Goarant, chargée de mission pour la coopération multilatérale au service de la coopération régionale et des relations extérieures, a présenté la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques,  les enjeux de la COP 21 et l’intérêt d’avoir une politique climat en Nouvelle-Calédonie.

Alexandre Peltier, météorologue – responsable de la division « climatologie » à Météo France en Nouvelle-Calédonie, a présenté les évolutions passées du climat en Nouvelle-Calédonie et les tendances qui se dégagent des observations du climat.  On y observe une tendance au réchauffement, de l'ordre de +1°C en moyenne au cours des 40 dernières années. Au fil des années, le nombre de journées (nuit) chaudes a augmenté, tandis que le nombre de journées (nuit) fraiches a nettement diminué. Pour les précipitations, on constate depuis 50 ans une alternance entre période humide et période sèche due à l'oscillation el niño/la niña, mais pas de tendance significative sur le long terme. De même que pour les dépressions tropicales, il n'y a pas de tendance significative depuis 1980 dans notre zone de pré-alerte cyclonique. Tous ces résultats sont conformes aux observations réalisées par les météorologues de la zone Pacifique.

Cyril Dutheil, thésard au laboratoire d'Océanographie et du Climat : Expérimentations et Approches Numériques (LOCEAN) et menant ses travaux de recherches au sein del’IRD de Nouméa, a quant à lui, commencé par présenter les résultats issues du 4ème rapport du Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat (GIEC) concernant:

  • l'observation de l'évolution du climat passé (1850-2010).
  • l'évolution future du climat (2010-2100), à l'échelle globale, en fonction des différents scénarios.

Ces résultats ont le mérite de donner une vision globale de ce que pourrait être le climat futur, mais contiennent de nombreuses incertitudes, notamment si l'on se place à une échelle régionale.

Il a par la suite présenté les premiers résultats de son projet de recherche, qui consiste à améliorer les projections climatiques à l'échelle du Pacifique Sud-Ouest et plus précisément en Nouvelle-Calédonie. Conjointement à ce travail de modélisation, il analysera les impacts associés au changement climatique, tels que l'évolution des extrêmes (El Nino, cyclones, …) et les impacts sur la biodiversité (évolution de la distribution spatiale des espèces invasives). Ses travaux de recherches aideront à la définition d'une stratégie d'adaptation plus robuste, premier pilier d'une politique climat.

Bastian Morvan, chef du service énergie de la DIMENC, a fait un point sur l’avancée du schéma pour la transition énergétique qui doit être voté en décembre par le Congrès, et qui est le deuxième pilier dans le projet de politique climat.

La situation énergétique et la qualité d’approvisionnement sont des facteurs essentiels du développement économique et social et de la préservation environnementale du territoire. La Nouvelle-Calédonie importe 97,8% de l’énergie qu’elle consomme. Le système de production et de consommation d’énergie est donc extrêmement vulnérable en termes de sécurité d’approvisionnement et de sensibilité aux prix des énergies importées. De plus, il contribue à l’accroissement des émissions des gaz à effet de serre (GES) et par conséquent à l’aggravation de l’effet de serre et du risque de changement climatique.

Le schéma pour la transition énergétique constituera le cadre de la politique énergétique applicable pour les quinze prochaines années en Nouvelle-Calédonie. Le schéma est composé des trois éléments indissociables suivants :

-       les objectifs quantifiés à 2030 en matière de réduction des consommations énergétiques, de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de développement des énergies renouvelables ;

-       les orientations stratégiques en matière de politique énergétique ;

-       les leviers d’actions identifiés dans tous les secteurs et déclinés en propositions d’actions concrètes.

Emilie Quinquis, du service de l’aménagement et de la planification, a pour sa part présenté son rapport sur  les enjeux d’une politique climat en Nouvelle-Calédonie. Après avoir identifié les vulnérabilités de la Nouvelle-Calédonie, elle a présenté les ambitions qu’une politique climat pourrait aider à atteindre.

Enfin, Donovan Burton, consultant de climate planning pour le PROE, a clarifié la notion d’adaptation au changement climatique et donner des éclairages pour la future stratégie calédonienne.

Le temps de discussion et d’échange avec la salle, a permis d’écouter les réactions des autres institutions calédoniennes (provinces), de l’Etat, des scientifiques et de la société civile.

 

A suivre :

Pour être la plus ambitieuse possible et viser à l’atténuation des impacts et à l’adaptation aux changements, la politique climat de la Nouvelle-Calédonie doit être conçue avec l’ensemble des acteurs du développement. Ainsi, elle irriguera de manière cohérente l’ensemble des autres politiques publiques concernées.

Dans les deux mois à venir, seront organisés des échanges interinstitutionnels et des réunions avec la société civile  afin de permettre à tous les acteurs concernés de contribuer au projet de politique climat et d'enrichir la réflexion en cours.

COP 21 – l’Accord de Paris.

La Conférence mondiale sur le climat (COP 21) se tiendra du 30 novembre au 11 décembre à Paris, et doit aboutir à un accord international (l’accord de Paris) permettant de contenir le réchauffement global en deçà de +2°C d’ici 2100.

 En discussion avec l’Etat sur sa place au sein du dispositif, le gouvernement de Nouvelle-Calédonie prépare sa contribution au futur accord de Paris en manière d’atténuation et d’adaptation au changement climatique.

« Nous nous engagerons d’une façon ou d’une autre », explique le président du gouvernement.  L’accord de Paris prévoit un engagement des Etats mais aussi un « agenda des solutions » réservé aux initiatives non-étatiques.

L’exécutif veut aussi « porter la voix du Pacifique », en organisant, avec l’IRD et les organisations régionales, une table ronde diplomatique et scientifique à la Maison de la Nouvelle-Calédonie, à l’issue du sommet France-Océanie qui aura lieu fin novembre.

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