L’accord commercial avec le Vanuatu est signé
24 avril 2019
Les gouvernements calédonien et vanuatais ont signé le 23 avril un accord de commerce bilatéral. Cette première pour la Nouvelle-Calédonie va permettre de favoriser les exportations entre les deux pays en levant des freins tels que les droits de douanes ou en adaptant les quotas d’importation.
Vote du Congrès de la Nouvelle-Calédonie, accord du Conseil des ministres du Vanuatu et enfin, feu vert de l’État. Toutes les conditions étaient réunies ce mardi pour que le président du gouvernement Philippe Germain, et le premier ministre Charlot Salwai, puissent signer l’accord de commerce entre leurs deux pays. Cette conclusion très attendue s’est déroulée au siège de la CPS à Nouméa, en présence d’acteurs économiques qui ont largement contribué aux négociations et à l’aboutissement de ce traité commercial. Un « moment historique à plusieurs titres », selon Philippe Germain : « C’est la première fois que la Nouvelle-Calédonie signe un accord international pour son seul compte avec un État souverain. Cet acte vient couronner quatre années de diplomatie économique menées par mon gouvernement. »
Dans le détail, l’accord bilatéral vise à fluidifier les échanges commerciaux grâce à l’établissement de deux listes de produits, exportables de Nouvelle-Calédonie vers le Vanuatu, et vice-versa. Près de 40 éléments composent chacune des listes avec une dominante de produits agricoles et agroalimentaires pour le Vanuatu et de produits agroalimentaires et de biens d’équipement pour la Nouvelle-Calédonie. Ainsi, les deux gouvernements s’engagent à prendre des mesures de réduction ou de suppression de droits de douanes et taxes, ainsi que d’adaptation de quotas d’importation, le cas échéant, sur les marchandises concernées. « Cette étape importante doit favoriser un développement économique durable pour nos deux pays et permettre à leur population d’avoir accès à des produits sains et de qualité », s’est félicité Charlot Salwai. Pour que « cet instrument » porte pleinement ses fruits, une coopération administrative est également prévue en vue de poursuivre le travail sur les questions phytosanitaires et des transports.
Liés par une convention de coopération avec la France depuis 2002, les partenaires historiques voient ainsi l’occasion de renforcer leurs relations. Cette nouvelle alliance est notamment le résultat du cadre conjoint de coopération, signé en 2017 entre les deux gouvernements, et qui portent sur une quinzaine de secteurs d’activité dont l’économie et le commerce. Au-delà de ce "principe de libre échange", l’objectif de la création d’un marché réunissant les archipels est aussi de « renforcer notre positionnement économique dans la région Pacifique », a souligné Philippe Germain. Une pierre de plus à la politique d’intégration régionale conduite par la Nouvelle-Calédonie qui, à force de missions et de travail, s’est peu à peu imposée comme un interlocuteur important en Océanie.
Ils l’ont dit
« Le monde économique remercie les gouvernements calédonien et vanuatais pour leur ténacité. Cet accord va permettre d’augmenter le nombre de succes stories* d’entreprises qui a quadruplé entre 2016 et 2018 pour atteindre 250 contrats, en majorité dans le Pacifique. » Alban Goullet-Allard, directeur du cluster NCT&I.
« Que ce premier accord commercial soit signé avec le Vanuatu est une très bonne chose du fait de notre proximité et des liens qui nous unissent. Nous avons de nombreux projets ensemble, notamment pour la CCI dans l’aéroportuaire. » Jennyfer Seagoe, présidente de la CCI-NC.
« Cet accord va porter ses fruits car des industriels calédoniens sont déjà implantés au Vanuatu et beaucoup d’autres ont la volonté d’exporter leurs produits. » Romain Babey, vice-président de la Fédération des industries de Nouvelle-Calédonie (FINC).
* Signatures de contrat à l’international