Changements à la tête de la CPS
24 juin 2019
La 11e Conférence de la Communauté du Pacifique, qui s’est déroulée vendredi 21 juin à Nouméa, a vu la nomination d’un nouveau directeur général, l’Australien Stuart Minchin, qui remplace Colin Tukuitonga (Niue). À la même heure, Philippe Germain, président sortant de l’organisation internationale, passait le relais à Henry Puna, Premier ministre des Îles Cook.
« Bienvenue dans votre maison commune du Pacifique. » Les paroles accueillantes de Cameron Diver, directeur général adjoint de la CPS, précèdent un concert d’éloges. Ceux prononcés pour commencer par Colin Tukuitonga, directeur général de la Communauté du Pacifique depuis janvier 2014 et pour quelques heures encore, à l’égard de Philippe Germain, président de l’organisation internationale durant deux ans et qui, lui aussi, va transmettre le témoin. « Le président Germain a été notre pilote, il s’est acquitté de sa tâche de manière admirable. »
Colin Tukuitonga vit aujourd’hui sa sixième conférence, « un moment fort dans l’année, pour partager nos défis et célébrer nos succès ». Il confie son appréhension, il y a cinq ans, lorsqu’on lui a remis les clés de la maison commune, puis sa « fierté de se voir confier cette responsabilité au sein d’une organisation emblématique », tour à tour « plate-forme ouverte pour le débat scientifique » ou centre de savoir et de données.
C’est au tour de Philippe Germain, président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, à prendre la parole. Ému, il explique que durant ses quatre années à la tête de l’exécutif, il a « fait de l’intégration de notre pays dans le Pacifique une priorité ». Il ne cache pas son honneur d’avoir présidé en parallèle la Communauté du Pacifique. « En nous permettant d’accéder au statut de membre à part entière du Forum des Îles du Pacifique, vous nous avez accueillis dans la grande famille des pays d’Océanie. Vous nous avez ainsi permis de participer aux discussions multilatérales, de renforcer nos liens bilatéraux et de nous inscrire dans le développement des relations commerciales régionales. »
Il poursuit : « Qu’il s’agisse de paix, de stabilité, de liberté, de sécurité, mais également d’adaptation aux changements climatiques, de préservation de notre biodiversité ou de développement durable, la mobilisation des partenaires du développement et de nos agences régionales telles que la CPS est absolument indispensable. […] Plus nous serons capables de valoriser notre patrimoine culturel et historique et nos ressources, notamment marines, plus nous saurons coopérer, et plus notre région gagnera en souveraineté économique et politique. J’ai la conviction que la CPS, avec ses membres et partenaires, peut jouer un rôle central dans cette dynamique.»
« Sciences océaniques : un avenir durable pour le Pacifique bleu » : ce vendredi 21 juin 2019, le thème de la 11e conférence laisse à penser à Colin Tukuitonga que « la santé de nos océans dépendra de notre capacité à prendre des politiques publiques intelligentes ». C’est aussi le sentiment du Premier ministre des Îles Cook, Henry Puna, qui succède à Philippe Germain à la présidence de l’organisation internationale et souffle à son prédécesseur : « Je vais m’inspirer de la dynamique que vous avez insufflée ces deux dernières années pour consolider ce qui a été réalisé et continuer à soutenir les efforts déployés pour faire croître notre communauté, tout en étant guidés par les intérêts des populations océaniennes ».
Dernier hommage, appuyé, celui de Philippe Germain envers le travail accompli par Colin Tukuitonga tout au long de son mandat. « Il a été l’artisan, avec ses équipes, d’une réforme indispensable de la gouvernance de notre organisation. Je veux saluer son leadership dans cette entreprise et lui dire notre reconnaissance pour son engagement sans faille. J’espère que nous saurons désigner pour lui succéder le meilleur des trois candidats sélectionnés par le panel de recrutement. » La décision est tombée en fin d’après-midi. And the winner is… Stuart Minchin, d’origine australienne, nommé directeur général de la Communauté du Pacifique pour un premier mandat de deux ans.