La Nouvelle-Calédonie au cœur de la région

21 juin 2019

Information

Philippe Germain et Emmanuel Tjibaou, directeur du centre culturel Tjibaou, lors de la présentation de la conférence.

Après la Papouasie-Nouvelle-Guinée en 2007 et Fidji en 2013, la Nouvelle-Calédonie accueillera, du 20 au 24 avril 2020 au centre culturel Tjibaou, la Conférence du Pacifique insulaire pour la conservation de la nature et les aires protégées. Thème de cette 10e édition : « Agir pour la nature et la résilience du Pacifique ».

Événement majeur, la Conférence du Pacifique insulaire pour la conservation de la nature et les aires protégées est co-organisée tous les six ans par le Programme régional océanien de l’environnement (PROE) et la Table ronde des îles du Pacifique, en lien avec le pays hôte. C’est tout naturellement que la Nouvelle-Calédonie a proposé en mars 2018 d’accueillir sa dixième édition. Candidature approuvée sept mois plus tard par le PROE à travers un mémorandum d’entente signé entre les deux parties. « Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie nous montre encore une fois la direction à suivre, non seulement en matière de préservation de la biodiversité mais aussi d’environnement de façon plus générale, affirme Kosi Latu (Samoa), directeur général du PROE. Ouverte aux ONG et à la société civile, cette conférence, plus importante que notre propre réunion annuelle, est l’occasion pour tous de participer au dialogue. Elle attire énormément de monde, 800 personnes à Fidji il y a cinq ans. Et le centre culturel Tjibaou est le lieu parfait pour l’accueillir, en raison du lien évident entre protection de la culture et valorisation du patrimoine naturel ».

Ambition commune et actions concrètes

« Notre volonté est qu’ensemble, pays et territoires du Pacifique, élus, coutumiers, scientifiques, acteurs de la conservation et de la valorisation, et autres représentants de la société civile, nous puissions découvrir nos richesses naturelles respectives, présenter nos initiatives, partager nos expériences, pour au final proposer une ambition commune et des actions concrètes », indique Philippe Germain.

« Agir pour la nature et la résilience du Pacifique », c’est le thème de cette dixième conférence. « Il faut se rendre à l’évidence, poursuit Kosi Latu. Nous avons déjà subi des pertes en matière de biodiversité dans la région et ne sommes pas à même de préserver efficacement nos écosystèmes, nos mangroves, nos forêts, en raison de différentes pressions qui renforcent l’impact notamment sur les récifs coralliens. Nous avons aujourd’hui besoin de mettre en place des mesures urgentes ».

Réfléchir à des messages clés

En avril prochain, la première journée de la conférence sera dédiée à la présentation de l’état de l’environnement dans le Pacifique. Le dernier jour donnera lieu à une réunion ministérielle de haut niveau, dans l’objectif d’adopter des engagements communs qui orienteront les politiques de conservation instaurées pour la région après 2020.  « Je souhaite que cette conférence  porte sur la scène internationale, et notamment à la COP 15, une déclaration forte et engageante des dirigeants du Pacifique en faveur de la préservation de la biodiversité, fondement de nos vies et de nos cultures », conclut le président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. « Il nous faut réfléchir à la manière dont nous allons définir les messages clés à transmettre ensuite dans toutes les instances internationales », confirme Kosi Latu.

Plus d’informations sur www.pacificnatureconference.com

Kosi Latu, directeur général du PROE.

Kosi Latu, directeur général du PROE.

Prix du leadership en environnement

À l’occasion de la conférence seront dévoilés les lauréats de la deuxième édition des Prix du leadership en environnement des îles du Pacifique. Ouverts aux particuliers, groupements, gouvernements, ONG…, ils récompensent, à travers six catégories, des travaux remarquables en faveur de la durabilité environnementale au sein des 21 pays et territoires insulaires du Pacifique. Les thématiques sont celles relevant du mandat du PROE : biodiversité et protection des écosystèmes, gouvernance environnementale, adaptation au changement climatique et résilience, gestion des déchets et lutte contre la pollution. Les candidatures devront être déposées avant le 30 novembre 2019.

Plans, réunions, congrès…

2020 sera une année particulièrement riche en matière de biodiversité. Celle de l’évaluation des 20 objectifs d’Aichi (Japon, octobre 2010) du plan stratégique 2011-2020 pour la diversité biologique des Nations unies. Celle aussi de la publication d’un nouveau plan stratégique mondial pour la biodiversité, lors de la 15e Conférence des parties de la convention de la diversité biologique (Beijing, Chine, novembre). Celle toujours 
du Congrès mondial de la nature de l’UICN (Marseille en juin). Il s’agit enfin de l’année d’entrée en vigueur de l’Accord de Paris. 


PROE et Table ronde

Le Programme régional océanien pour l'environnement (PROE) est une organisation intergouvernementale composée de 26 membres, dont 21 pays et territoires insulaires du Pacifique et 5 pays ayant des intérêts directs dans la zone. Il coordonne la stratégie régionale de la conservation de la nature et fait la promotion de la coopération dans le Pacifique. La Table ronde des îles du Pacifique est une coalition d’organisations de conservation de la nature, ONG, bailleurs et agences régionales, créée pour renforcer les actions de conservation dans les différentes îles du Pacifique.