Réunion des Ambassadeurs de France de la zone Pacifique en Nouvelle-Calédonie
05 avril 2017
À l’initiative de Philippe Germain et avec le soutien du haut-commissariat, la première réunion des ambassadeurs de France de la zone Pacifique se déroule ces jeudi 16 et vendredi 17 mars au Creipac. Objectif de ces échanges, définir une véritable « politique partagée » entre l’État et la Nouvelle-Calédonie en matière d’intégration régionale, en incluant la dimension européenne de cette dynamique.
Député, sénateur, principaux élus locaux, ambassadeurs, représentants de l’État…, le Centre de rencontres et d’échanges internationaux du Pacifique (Creipac) recevra jeudi et vendredi le gratin de la diplomatie régionale. La « Réunion des ambassadeurs de France de la zone Pacifique » constitue le premier rassemblement associant un territoire aux différents acteurs de son rayonnement régional (monde économique, société civile, chercheurs…). Elle marque l’aboutissement d’une requête formulée dès 2016 par le président du gouvernement Philippe Germain auprès du ministère des Affaires étrangères, relayée par le haut-commissaire et le secrétaire permanent pour le Pacifique (ambassadeur de France auprès de la Communauté du Pacifique).
Les échanges porteront sur plusieurs volets : politique d’intégration régionale des collectivités françaises, intégration économique et commerciale de la Nouvelle-Calédonie dans la zone Pacifique, gestion durable des océans ou encore coordination des moyens de l’État en faveur de l’intégration régionale. Différents acteurs économiques seront invités à cette rencontre, en vue d’établir des stratégies de valorisation des entreprises françaises en Océanie et en Asie.
Comme le rappelle Philippe Germain, « notre gouvernement met tout en œuvre pour que la Nouvelle-Calédonie achève son processus d'insertion régionale, conformément à l’Accord de Nouméa ». L’adhésion, en septembre 2016, au Forum des Îles du Pacifique comme membre à part entière, représente une étape historique sur la scène océanienne. Mais pour honorer ce succès diplomatique en matière de coopération multilatérale, il convient impérativement de l’accompagner de compétences et de moyens opérationnels.
Les plans conjoints de coopération bilatérale signés avec la Nouvelle-Zélande en septembre dernier et avec le Vanuatu ce mois-ci (dans de multiples domaines au premier rang desquels l’éducation et la francophonie) imposent eux aussi de développer l’assise opérationnelle et d’étendre le réseau de délégués (qui viennent d’être dotés d’un statut suite à un vote du Congrès).
L’intégration économique de la Nouvelle-Calédonie dans la zone passe aussi par l’essor de l’export et l’augmentation des investissements extérieurs sur le Caillou, consignés dans le plan « OSE » (Orientation pour le soutien à l’export) adopté par le gouvernement en octobre 2016. Dans cette optique, « nous comptons sur l’État pour que la Nouvelle-Calédonie soit associée aux prochaines négociations des accords de libre-échange que l’Union européenne projette de conclure avec nos deux voisins les plus développés, l’Australie et la Nouvelle-Zélande », indique Philippe Germain.
Le président du gouvernement souhaiterait que la Commission européenne redonne aux PTOM (Pays et territoires d’Outre-mer) un statut de tête de pont des politiques régionales européennes. Un objectif qui devrait se retrouver au cœur des échanges, le 27 juillet prochain à Nouméa, lors de la conférence bisannuelle de la CPS, présidée par la Nouvelle-Calédonie. L’occasion aussi de signer un nouveau plan conjoint de coopération, cette fois avec l’Australie ?
En attendant, la réunion au sommet du Creipac devrait permettre à la Nouvelle-Calédonie, l’État et l’UE – premier bailleur de fonds international de la région –, de coordonner leurs moyens et actions dans la zone, et, selon Philippe Germain, « de favoriser une plus grande synergie et de faire émerger de nouveaux réflexes de mutualisation et de concertation ».